•EDITO•

Changer le monde ? Quelle drôle d’idée ! Il est très bien comme ça, le monde   Si vous partagez cet avis, ne lisez surtout pas les lignes qui suivent. Mais si vous croyez qu’un petit quelque chose, quelque part, peut être fait avec vous et d’autres, pour un moment, alors… bienvenue en carême !

Car, non, le monde ne va pas très bien. Et depuis toujours. Il suffit de regarder CNEWS pour s’en convaincre. Mais aussi de sonder l’intérieur de nos cœurs : l’homme est une réalité changeante et blessée. Il est abîmé et il a en plus le redoutable pouvoir d’abîmer le monde dans lequel il vit. Nous n’avons pas toujours de rôle-clé pour influer sur le cours du temps et de l’histoire !

« Qui veut que ça change ? » : lorsque l’on pose cette question, les bras sont nombreux à se lever. Mais lorsque la question devient plus précise, « Qui veut changer ? »les volontaires se font plus rares. Quant à savoir précisément qui est volontaire pour conduire ce changement, on entend alors les mouches voler…

Le carême nous permet de nous poser cette question : et si je commençais par me changer moi-même ? Ici et maintenant. C’est l’objectif de cette quarantaine. Un tremplin pour changer la donne, inverser les logiques, contester les faux-semblants. En commençant là où c’est à la fois possible et facile : notre propre cœur. Un terrain que Dieu et nous connaissons bien, pour une vie où, Lui et nous, avons conclu une alliance éternelle.

Le vrai combat n’est pas contre telle ou telle tendance, tel ou tel trait de tempérament. Il est contre le découragement. « Le démon de mon cœur s’appelle : À quoi bon » écrit Georges Bernanos dans Les Grands Cimetières sous la lune.

Ce découragement est l’œuvre du démon.

Forme banale de réaction devant des échecs, il est l’antichambre du désespoir vers lequel Satan veut en fait nous conduire.

Au cours de ce carême, nous aurons certainement l’occasion de méditer le chemin de croix. Plusieurs stations portent ce nom : « Le Christ tombe pour la première fois, la deuxième, la troisième… ». Ces titres sont inexacts. Le Christ ne fait pas que tomber, il se relève. A sa suite, le chrétien n’est pas celui qui ne tombe jamais. C’est celui qui se relève et qui reprend la marche. Ne cherchons pas plus loin ! Voilà où commence notre métier d’homme et de femme : lutter contre le découragement, rester endurants dans le combat spirituel, espérer contre toute espérance, affirmer sans cesse l’alliance objective et optimiste de la nature et de la grâce.

L’abbé Christophe Kowalczyk- Curé 

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