Sur le territoire d’Argelès sur mer se trouve une ancienne chapelle, Notre Dame de Vie. Cette église était peut-être le siège d’une ancienne paroisse, mais nous avons trop peu d’information pour en avoir la certitude. D’autres sources, plus sérieuses, accréditent la présence d’un prieuré qui serait la véritable origine du lieu. En fait les deux sont possibles, les prieurés étant plutôt apparus vers le XIIIe siècle.
La première mention de Notre Dame apparaît en 1293 sous le nom de loco vocato Madgalenes. en effet, l’église Notre Dame de Vie a une appellation récente, elle était connue initialement sous celui d’église Marie-Magdeleine. En 1312, elle réapparaît (ecclesia Sanctae Mariae Magdalenae), puis disparaît des textes jusqu’au XVIIe siècle
Nous ne pouvons pas être sûr de sa destinée pendant ses années mais par analogie avec d’autres paroisses son histoire devient limpide. La présence d’Argelès, en bord de mer et doté de fortifications à fait concentrer les populations des vallées environnantes dans la ville, ce qui a peu à peu désertifier les alentours. L’église Marie Magdeleine a arrêté son activité religieuse suite à une carence en fidèle dans la région.
« La façade de l’ermitage
Cette église oubliée fera toutefois les beaux jours de la population au XVIIe siècle. Il faut dire que la fin du XVIIe siècle a marqué un profond changement dans la pratique de l’érémitisme. D’ermites retirés, recherchant la plus profonde spiritualité par une vie matérielle pauvre, ils étaient devenus des moines en relation avec la vie locale. Les ermitages se sont multipliés, récupérant et modifiant en profondeur les anciennes églises ou chapelles castrales, pas forcément éloignées des villages.
Les ermites étaient donc accessibles. Ils étaient vus comme des personnes détenant le savoir, ils avaient le pouvoir de juger une situation et donner des conseils. Ils se mirent à se déplacer, à aller au contact des villageois dans le but de quêter pour leurs ermitages. En effet, ils avaient un rôle d’accueil des voyageurs, et pour cela ils devaient assurer les recettes de ce qu’on appellerait aujourd’hui un gîte étape. Ces populations, malgré cette quête habituelle, étaient plutôt favorables à ce qui deviendra une institution. L’hospitalité catalane s’est aussi bâtie là-dessus.
Reconverti en ermitage à une époque où ils deviennent à la mode, la chapelle Ste Marie Magdeleine sera transformé en 1666. Elle apparaît en 1688 parmi la liste des ermitages du Roussillon (hermita de Santa Magdaléna), puis elle changera de Saint patron en 1746, devenant l’ermitage Notre Dame de Vie, nom sous lequel nous le connaissons aujourd’hui.
En 1790 la révolution française mets à bas certains piliers de l’Eglise. En particulier, les biens de l’Eglise sont déclarés biens d’Etat, et en tant que tel mis en vente. Seul pourront y échapper les églises paroissiales, ce qui signifie que les ermitages du département, bien que toujours désirés par les habitants, furent vendus à des particuliers ou des communes.
Les ermites disparurent, et ce fut la fin de Notre Dame de Vie.